Les banlieues, et désormais même les centre-ville, se trouvent envahis d’animaux sauvages. Il n’est plus rare de croiser renards, blaireaux ou autres sangliers en rentrant chez soi, de jour comme de nuit. De multiples espèces, qui semblent ne plus avoir peur des humains, investissent nos zones urbaines désormais partagées.
Les patrouilles, les battues, ou encore les haut parleurs, sont autant de tentatives pour les repousser ou les effrayer. Mais il faut bien constater que rien n’y fait. Désormais les autorités craignent les morsures et les développement de maladies et parasites… Il faut bien l’admettre : les consignes de prudence données aux résidents résonnent comme un aveu d’impuissance. A notre époque de modernité absolue, ce retour de la faune sauvage dans les faubourg et les villes nous renvoi à des images très moyenâgeuses… alors faudrait-il, à nouveau, avoir peur du Loup ?
Les solutions tentées jusqu’ici ont apporté plus de mal que de bien. Profitant des évolutions climatiques, certaines communes ont bien tenté d’introduire de nouveaux prédateurs, mais ceux la se sont trop bien adaptées et, si nos renards endémiques se font discrets, le renard africain prolifère désormais dans nos campagnes, devenant à son tour une nouvelle nuisance.
Depuis le début du siècle la concurrence des pays émergents, les évolutions climatiques, la concentration des exploitations et les réductions des soutiens étatiques à la production ont, de façon conjointe, modifié radicalement l’agriculture et par là le paysage français. Mais c’est dans les années 2030, avec l’automatisation de l’agriculture, les transports propres et automatiques que la concentration des exploitations a vécu son apogée. Désormais les petites et moyennes exploitations ont pour ainsi dire disparu, laissant des régions entières revenir à l’état sauvage, comme autant de zones rendues à la faune sauvage. Alors faut-il nous habituer à croiser renards, blaireaux ou autre sangliers dans nos quartiers ?
Sans doute pas. Une très sérieuse commission parlementaire préconise la constitution d’un corps d’agriculteurs publics ayant une mission d’aménagement du territoire, et ainsi reprendre le territoire abandonné aux bêtes sauvages. Mais au delà de cette ambition première, pourquoi ne pas imaginer qu’ils puissent, libérés des principes de rendement, participer à des productions qualitatives à destination des écoles et maisons de retraite et autre collectivités ?
Tout reste à écrire, mais voila peut être une nouvelle lecture de l’agriculture locale ouvrant la voie à un réinvestissement de nos campagnes.