Composé de biomatériaux intelligents et nanoélectroniques, « le troisième oeil » se généralise auprès des polices nord-américaines, asiatiques et européennes. Portée à l’oeil gauche, cette lentille ultra-souple fournit à son porteur une réalité virtuelle augmentée.
Ainsi, lorsqu’un officier nous jette un regard inquisiteur, il obtient une « vision 3D en flux dynamiques » de toutes nos activités électromagnétiques, micro-électroniques et informationnelles, en l’occurence, celles générées par notre omniphone, notre biopuce multi-identitaire (h-RFID), nos nano-capteurs corporels (obligatoires pour la couverture médico-sociale), notre média-réveil sans fil, etc. Tous ces objets communicants reposant sur l’informatique diffuse trahissent nos moindres et faits et gestes et sont aisément retraçables par Hypernet. Grâce à l’interface neurographique intégré, le porteur de l’œil bionique peut sélectionner l’activité électromagnétique, micro-électronique ou informationnelle à analyser et bénéficier des fonctions numériques de zoom et d’amplification lumineuse.
Le troisième oeil se révèle particulièrement efficace lors d’une opération coup de poing : les brigades d’intervention peuvent « voir » à travers les murs avant d’enfoncer la porte, réduisant drastiquement les risques d’erreurs et de bavures. Cependant, de nombreuses versions open source en provenance de Russie, d’Inde, du Brésil et du Nigéria sont déjà disponibles. Cette technologie, à l’origine policière, ne devrait pas tarder à être détournée et adaptée à un usage civil inattendu : développé par un chercheur français, « l’Erovision » fournit une vue à nue des personnes autour de soi…
© Charles Bwele