Quand les métiers d’arts viennent au secours des écosystèmes en perdition, on obtient l’improbable symbiose du luxe et de la biodiversité, c’est en tout cas l’expérience, qui se veut unique, proposée par les « Sanctuaires du Monde » (lire FH/YVA 10/03/2059 : Les nouveaux zoos). Ce que le grand public sait moins, c’est que ces Sanctuaires ne sont pas à destination de nos seuls faunes et flores, de nos seuls écosystèmes en voie de disparition. La simple sauvegarde alimenté par le sentiment de culpabilité ou par la nostalgie était loin d’être suffisante pour justifier et financer ces zoos du dernier espoir !
Si l’envie vous prend et, surtout, si vous en avez les moyens, vous pouvez vous isoler dans un Sanctuaire et y vivre des moments de luxes rares de nos jours.
Il faut prendre le temps de la visite du Sanctuaire de Paris. Il est constitué de neuf unisphères (contraction d’univers et sphère). Chacune de ces unisphères, à la forme fort élaborée selon l’écosystème qu’elle porte en son sein est le siège d’un univers particulièrement équilibré au point de tendre vers l’autarcie. Chacun des unisphères s’imbrique élégament dans l’ensemble de huit autres unisphères. Les parois des unisphères faites de verre nanoT sont photo-actifves (photo-électrosynthèse, photo-absorption de polluants…),
Parmi les joyaux perdus, les concepteurs du Sanctuaire parisien ont sélectionnés les lagons des Seychelles, la forêt primordiale de Bornéo, les bords du Gange, un désert Dogon, un glacier et son alpage, les palétuviers de Floride, la savane d’Afrique équatoriale, une banquise et un haut plateau himalayen.
L’heureux client des Sanctuaire, au cœur de ces unisphères, au cœur de ces écosystèmes miraculeusement sauvegardés et reconstitués, au cœur de la ville où, souvent, il travaille sans compter, il peut jouir d’une hôtellerie de luxe dans un mobilier fruit d’un artisanat d’art qui bénéficie directement de la sauvegarde de l’écosystème dont il est issu. Marqueterie et travail de l’os, du cuirs ou de la pierre, tissus et draperies, joaillerie et orfèvrerie, ébénisterie et menuiserie… Ce que les artisans d’art du monde entier font de mieux se trouve à portée de la main du consommateur fortuné moderne. Pour les bourses les moins bien loties, l’expérience pourra n’être qu’un promenade dans l’un de ces microcosmes afin, tout simplement, de retrouver le goût de la solitude ou le plaisir de s’interroger : « Suis-je seul ? » tout cela sans risque !
« Le luxe réinventé ! » s’exclame le directeur du Sanctuaire de Paris, Képhas Quasguet qui compare son établissement aux thermes de Monaco ou à des complexes hôteliers tels que celui du Normandie-Deauville avec des capacités écologiques que n’atteindront jamais ces lieux sélects mais désuets en terme de conceptions.
Les opposants aux Sanctuaires existent. Ils doutent des intentions altruistes du milieu du luxe, s’opposant farouchement aux formules « zoos à bas prix » dans lesquels le grand public est cantonné à la franche de ces univers clos pendant que les nantis bénéficient d’un luxe inaccessible sous couvert de protection de la biodiversité ! Mais la mode est lancée… le marché, une fois encore fait sa loi.
Ecrit avec la collaboration de Simon Gasquet
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro