La nouvelle loi sur le partage des revenus et du temps de travail devrait être adoptée prochainement. Le premier ministre français a annoncé que cette loi était une priorité des mesures qui devraient permettre de lutter contre le chômage, qui a atteint 20% de la population active en août dernier. Il sera obligatoire, dans certaines conditions, de partager son emploi et son revenu avec un chômeur dès que le taux de chômage dépassera les 12%. Au-delà de cette limite, les cadres et employés gagnant plus de 5 fois le SMIC devront verser à un chômeur l’équivalent d’un SMIC contre une activité en rapport avec son emploi. Cette mesure devrait permettre d’éviter le versement des allocations chômage et de lutter contre la désemployabilité des chômeurs qui, ne travaillant pas pendant plusieurs mois et parfois pendant plusieurs années, finissent par perdre leurs facultés à travailler.
Concrètement, un chômeur sera attribué à un travailleur bien rémunéré, qui lui “versera” un SMIC mensuel retiré à son revenu. En échange, un travail sera demandé au chômeur. Il pourra, selon ses compétences, alléger la charge de travail de son collègue qui lui servira de tuteur dans un premier temps, jusqu’à ce qu’il trouve un emploi. Le ministre de l’emploi, expliquait l’intérêt de cette loi : « Face au fléau du chômage, il faut proposer un nouveau pacte social. Partager le temps de travail ne suffit plus. Il faut aussi partager les revenus, et éviter à l’Etat de financer le chômage. Les français les mieux lotis devront verser une partie de leurs revenus à ceux frappés par la perte d’un emploi. La France sera un des premiers pays à tester cette initiative qui devrait remettre sa population au travail. Ainsi, les plus riches seront directement solidaires des plus pauvres. Nous ne souhaitons pas faire de la politique marxiste. Le but de cette loi est d’inciter les élites à créer un système dans lequel le chômage n’est plus un fléau ».
Les réactions face à cette mesure sont ambivalentes. La droite dénonce une politique démagogique visant à récupérer les voix de la gauche alors que cette dernière rappelle qu’une telle mesure a déjà été proposée dans les années 2030 par le parti communiste, qui avait à l’époque atteint le second tour de l’élection présidentielle. Le premier ministre appelait à la cohésion nationale face à un problème que ni la droite ni la gauche n’ont réussi à résoudre : « Le parti centriste ne cherche pas à appliquer des mesures de la gauche radicale. Il propose cependant cette réforme qui changera en profondeur les rapports sociaux dans notre pays. Je demande l’unité nationale autour d’une loi qui devrait permettre d’éradiquer un chômage structurel. Il est désormais important de proposer aux sans-emploi des solutions concrètes qui passeront par la responsabilisation de toute la population. Nos élites pourront continuer à s’enrichir, mais seulement si les plus faibles sont assurés de trouver un emploi ».
Les réactions des professionnels les mieux rémunérées sont très diverses. Un développeur dans le secteur de la robotique estime qu’il pourra tirer profit de cette réforme : « J’ai déjà prévu d’utiliser le chômeur qui me sera attribué pour réaliser des tests de Turing dans le but de détecter d’éventuelles carences dans mes robots. J’espère que je pourrai ainsi aider un chômeur tout en optimisant mes machines ». Une cadre dans le secteur de l’agroalimentaire, estime qu’elle aura des difficultés à rembourser ses crédits si elle doit verser un SMIC tous les mois. Elle regrette la mise en place de telles mesures, même si elle comprend les difficultés des finances publiques depuis quelques années et la nécessité de responsabiliser les élites face au chômage de masse.
Des barèmes précisant le nombre de chômeurs à charge par niveau de salaire seront présentés dans quelques semaines. Les personnes rémunérées au delà de 8 fois le SMIC pourraient devoir verser 2 à 3 SMIC mensuellement, mais ce chiffre variera en fonction du taux de chômage et de la charge de travail demandée au chômeur bénéficiaire de cette mesure. Le premier ministre précisait enfin l’intérêt de cette réforme : « Désormais, toute la population travaillera, et on devrait vite voir le chômage repasser sous la barre des 8%, chiffre raisonnable pour l’économie française. Il s’agit d’un capitalisme solidaire dont le but est de restaurer un cercle vertueux gage de productivité et de croissance. Il ne s’agit pas de sanctionner les élites par idéologie, mais de les stimuler ponctuellement pour qu’elles trouvent un intérêt immédiat à restaurer le plein emploi en France ».