Face à la voiture, les transports en communs automatisés sont en passe de gagner la bataille de la mobilité. La voiture s’est pourtant bien battue : après avoir acquis son autonomie, elle est devenue électrique. Elle a co-voituré. Elle s’est dotée de programmes collaboratifs qui l’ont rendue collective. Mais, rien n’y fit : la communauté s’est révélée la plus forte et ses armées de véhicules modulaires autonomes ont emporté la partie.
A la lumière de ce constat, il convient néanmoins de s’interroger à propos de la place, dans ces mêmes transports en communs, d’un des membres les plus mobiles de nos villes modernes : l’enfant, à l’exclusion du bébé qui bouge avec ses parents. Or de plus en plus tôt, le mineur contemporain acquière son autonomie, indépendant dans une mégapole tentaculaire, s’affranchissant dans le même temps de la protection qu’un robot accompagnateur pouvait lui apporter.
Et les parents d’être confronté aux éternelles questions : tu fais quoi, avec qui, ou ça, pour combien de temps ? Questions auxquelles on leur répond par une réponse non moins éternelles : arrête de me surveiller !
Et pourtant, le mineur est loin d’être en position de force : dépendant financièrement de ses parents, il doit troquer son indépendance contre un comportement acceptable. Sinon, le couperet tombe ! Dans le même temps, le parent, adulenscent et technophile, ne peut pas imaginer priver son enfant de son téléphone – ce lien indispensable – pas plus que ce même parent ne peut assurer l’accompagnement de tous les déplacements de son enfant… Alors l’enfant acquière son autonomie et circule en ville.
Et le parent fait de l’enfant un consommateur, car, la ville ne semble désormais valoir que si on y consomme.
Mais cette autonomie n’en a pas moins un coût. D’une part par l’argent que l’enfant obtient pour sa consommation personnel et d’autre part au travers des services que de plus en plus de parents, à l’insu de leur enfant, contractent auprès d’entreprises de surveillance électronique que l’on parle de mouchards software, dans les téléphones, ou hardware, c’est à dire des puces implantées dans le corps de l’enfant. L’opération bénigne ayant souvent été faite au cours de la petite enfance.
Et la confiance trouve une autre acceptation sociale…
Article écrit dans le cadre du Comité d’experts PROSPECT’KID 2014 : le comité de réflexion prospectif de Nova Child (www.novachild.eu)