L’European Life Income, le revenu universel européen qui sert d’indice de référence au SMIC européen, sera réévalué de 3,75% au 1er juillet. Pourtant cette annonce déçoit : les syndicats européens voulaient voir l’ELI passer la barre symbolique des 3000 €. Avec le coup de pouce annoncé, l’allocation ne sera que de 1964,15 € par mois.
Le salaire minimum pour un poste à plein temps non qualifié reste la pomme de discorde entre patronat et syndicats. Pour les chefs d’entreprises, les nouveaux modes de vie ne justifient pas les augmentations demandées par les syndicats. Le porte parole Mouvement des Cadres et Dirigeants Européens pointe régulièrement quelques unes de ces évolutions : les nouvelles réglementations sur le logement, la dématérialisation de la citoyenneté, l’abandon de la voiture individuelle, les loisirs accessibles à prix toujours plus concurrentiel…
Selon l’organisation patronale, tout semble fait aujourd’hui pour que chacun trouve sa place dans la société civile, avec des salaires décents, aussi bien du point de vue des salariés que de celui de l’entreprise.
A l’inverse, et dans un chant qui sonne comme l’éternité, les syndicats pointent ce qui sont, à leur sens, des violences faites aux personnes en les privant d’un vrai logement… en se servant des évolutions technologiques dans le débat salarial… en utilisant les choix de vie privée comme argument de négociation professionnelle… Inacceptables pour les syndicats. Selon leur propres paroles, ces énumérations ne sont que des tentatives de déstabilisation des négociations syndicats/patronat.
Sans faire le jeu de la polémique, certains constats peuvent néanmoins être fait : La moitié du siècle qui vient de s’écouler aura vu l’aboutissement d’un long processus industriel initié dès la fin du XXème siècle. À l’échelle du vieux continent, ce mouvement est celui de la réduction progressive des activités primaires, principalement dans l’agriculture, et secondaires – industrie et biens de consommation.
La quasi disparition de ces pans du tissu industriel européen se sera faite au profit des nouvelles activités et services. Services de proximité, services informatiques, services à la personne et plus bien sûr, les activités des loisirs rassemblées sous l’anglicisme « entertainment ». Cette nouvelle donne social a des effets secondaires à géométrie variable : précarité, disent les syndicats, mobilité répond le patronat.
On l’aura compris, le débat est loin d’être clôt !