9 MILLIARDS 750 MILLIONS D’ÊTRES HUMAINS SUR LA PLANETE. Comment prendre conscience d’un tel nombre ? Habituellement, on ne voit – on ne sent – que son entourage, humain et géographique : mille, deux mille… voir dix mille personnes… mais cette perception reste bien parcellaire de l’immensité du nombre de personnes qui constituent notre humanité planétaire.
Pour tenter de prendre conscience des milliards que nous somme sur cette énorme boule de roche et d’eau, élevons-nous au dessous du plancher des vaches (au fait, depuis combien de temps n’avons-nous pas vu ce paisible bovin ?). Avion, strato, navette spatial… le meilleur point d’observation reste une cabine de l’ascenseur spatial. Ainsi, dès 100 mètres d’altitude – et ce jusqu’à dix mille mètres- il se passe un étrange phénomène optique : ce monde que nous connaissons si bien, devient un motif abstrait : les champs, les forêts, les lotissements, les cours d’eau apparaissent tels des dessins. Ce dessin pourrait s’apparenter à une œuvre aborigène d’Australie, inclinée à l’infini de l’horizon planétaire, sur laquelle se dessine les symboles et les totems oniriques d’une mythologie inconnue, qui est pourtant la nôtre.
Notre monde civilisé s’étend sous nos yeux telle une juxtaposition de motifs décoratifs, comme une toile abstraite d’un artiste inconscient, en tout cas, rien qui n’évoque la diversité des hommes et des lieux qu’ils habitent. Pour prendre conscience du nombre et de la diversité de l’humanité, il faut monter encore plus haut, il nous faut quitter l’atmosphère, à une centaine de kilomètres de la station d’arrivée de l’ascenseur spatial. Là-haut, alors que la cabine dans laquelle nous nous trouvons monte vers l’espace à une vitesse qui se compte en centaines de kilomètres à l’heure, l’humanité, tout d’un coup et comme par magie, se révèle à nous, dans sa globalité. Cet l’instant se situe quand, sous notre regard ébahit, des motifs abstraits, des signes totémiques oniriques apparaissent les profils des côtes et des pays dans lesquels vivent des individus : La planète s’offre à notre regard. Il aura fallu perdre l’échelle de nos habitudes pour aller jusqu’à l’espace pour prendre conscience de l’humanité dans son ensemble, quand nous nous mettons à identifier à nouveau les choses. Cette planète qu’on apprisesur un écran, sur un planisphère ou une mappemonde, là-haut, nous dit : « regardez, les hommes sont là, partout où vous voyez de la terre.
Trois étapes – moi au sol, nous, abstrait, dans l’atmosphère et l’humanité dans l’espace – nécessaires pour sortir de nos habitudes et prendre conscience de cette humanité si nombreuse et variée. Tout le monde ne peux pas prendre place dans une cabine de l’ascenseur spatial, mais la prochaine fois que vous prenez l’avion, prenez le temps de vous laisser pénétrer de la toile abstraite que vous verrez se dérouler par le hublot de votre avion. Expérience étrange et fort intéressante…
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro