Mon rédacteur en chef m’a envoyé revoir un vieux film qui, en son temps, avait marqué les esprits : le film Avatar.
Je serais plutôt du genre de public qui fuit un film quand on en parle trop ! Les dernières nouvelles au sujet du film (1 milliards de dollars de recette…) auraient dû me faire fuir encore plus loin… Mais je me suis laissé allé à écouter le chant des sirènes…
Et, il faut bien l’avouer, le film tient se promesses, sur plus d’un plan.
Tout d’abord, parlons de l’histoire. Simple mais belle.
Simple car on retrouve toutes les ficelles des bons films d’aventures ou de western qui ont fait les belles heures du cinéma. On pourra aussi noter (est-ce un plagiat ?) que l’histoire est très proche de celle de la BD de Cailleteau et Vatine, Aquablue : Un humain qui embrasse la cause d’indigènes non-humains opprimés en raison d’intérêts financiers et miniers. Les « exploiteurs » se servant de mercenaires pour protéger leurs investissements.
D’autres films de Scifi ont su utiliser les veilles recettes du cinéma de western tels que Outland de Peter Hyams avec Sean Connery en shérif affrontant seuls une bande de méchants (voir Le train sifflera trois), alors de gâtons notre plaisir.
L’histoire est belle car elle fait appelle à de nombreux mythes autour de la Mère Nature… on aurait à peine été étonné si les Na’vi avaient nommés leur déesse Gaïa ! L’histoire est belle car, bercé dans une actualité complexe et retorse qui fait plutôt écho de la violence faite aux individus et à notre planète, au sens le plus large, la révolte des Na’vi à quelque chose de libérateur ! Enfin, l’histoire est belle car les personnages sont attachant. Je ne parlerai pas de profondeur psychologique (la rencontre et l’amour entre les deux héros sont cousus de fil blanc, le méchant est très méchant…), mais d’une identification qui donne envie de se promener dans la jungle de Pandora et d’en découvrir les merveilles sauvages chevauchant un de ces animaux si étrange. On pourra se permettre de noter une luxuriance qu’un Mézières à évoqué dans nombre d’albums de Valérian…
Enfin l’histoire est belle parce que violente. Non pas une violence gratuite, mais dans l’exacerbation des sentiments mis en œuvre au cours de l’histoire. Violence attendue des mercenaires et de leur chef qui ne voient que la cause humaine. Violence de l’amour entre les deux héros, violence de la juste colère des Na’vi qui défendent leur terre.
Parmi les autres éléments qui font dire que le film tient ses promesses, on pourra aussi citer le langage des Na’vi qui ressemble à quelque chose cohérent… les détails de la technologie humaine d’un XXIVe siècle (les interfaces informatiques, les équipements militaires…).
Pour en finir avec ces promesse tenues, reste à parler de l’image. En deux points.
Tout d’abord, il faut se laisser émerveiller par la richesse des détails développer pour nous raconter Pandora. La faune, la flore, les paysages… Tout au long du film, chaque coin de l’image fourmille de détails. Détails minéraux, végétaux, insects ou d’un tout autre ordre. Pandora apparaît ainsi tellement cohérente. C’est une jungle renouvellée, sublimée. Sa faune est sauvage et belle. Les montages volantes sont étonnantes (on notera, ici encore, quelques emprunts à la peinture de Science Fiction). La qualité et le nombre de détails présents à l’image font, d’un seul coup, apparaître les autres films de SciFi bien pauvre. Et là, je pense aux derniers épisodes de la saga Star War. Il n’y avait, si mon œil garde bonne mémoire, que Peter Jackson qui m’avait frappé par le nombre de ces détails qui font la richesse de l’image dans son Seigneur des Anneaux.
Deuxième point à propos de la qualité de l’image, je voudrais évoquer la magie des personnages virtuels qui atteignent, ici, un niveau de réalisme encore, il faut bien l’avouer, jamais atteint. Comme je l’ai en ouverture de cet article, trop de publicité me fait fuir… et j’attendais, plutôt avec des a priori négatifs, cette 3D. La magie du travail réalisé par les armées de James Cameron fait oublier que la majeure partie du film est réalisée en images de synthèse. Quand je parlais, plus haut de la beauté de l’histoire, cette beauté est servie par des personnages virtuels qui, tout d’un coup, font oublier qu’ils sont virtuels pour n’offrir au spectateur que le spectacle de beaux visages, de beaux corps, de beaux mouvement félins, de beaux mouvement de camera… C’est un détail quelque peu technique, mais il faut prendre le temps de regarder les textures, ces dessins que l’on applique sur les modèles 3D à fin de leur donner couleurs et matières. Ces textures sont étonnantes de richesses.
Je finirai par évoquer tout le travail réalisé autour des expressions des visages. Je ne connaissais pas l’acteur principal (et Cameron a été malin de prendre un acteur pas trop connu…), par contre, je connais bien Sigourney Weaver, au travers de ses films. Quel étonnement que de la découvrir en avatar Na’vi. Le visage de son modèle 3D a su garder ses petits pincements de bouche qui font son sourire l’un des plus reconnaissable du cinéma ! Et cette ligne du maxillaire inférieur si marqué. On aurait presque dit la Sigourney de 23 ans qui affronte Alien dans le Notromo, en 1979. Dans le même esprit, je ne connais pas l’actrice qui à donné ses expressions à l’héroïne Na’vi, mais, et c’est bien là, encore, la magie d’Avatar, le personnage existe bien. Ce n’est pas un masque vide !
Voilà, j’arrête ici les éloges.
J’ai été bercé d’images et d’histoires de Science Fiction. Je vois et revois régulièrement des films comme Blade Runner de Ridley Scott (en m’émerveillant que ce film a été fait, à l’époque (1982), sans effets numériques !) et je dois bien avouer qu’il y a longtemps qu’un film de ce genre ne m’avait pas marqué comme vient de le faire Avatar. Comme je suis toujours un grand enfant… j’espère qu’il y aura une suite… racontant comment les Na’vi vont apprendre à négocier leurs richesses minières ??? Ou bien, en apprendrons-nous plus sur les origines des Na’vi si anthropomorphes dans un monde où l’ensemble de la faune semble dotée de deux paires d’yeux et de 6 membres ??? Mais au fond, peu importe. J’ai vu Avatar et j’ai aimé ce film… le reste, n’ai pas de mon ressort !