Cette question à la réponse évidente pour la plupart de nos contemporains (l »’homme doit garder son intégrité corporelle, il en va de sa dignité ! » répondent de nombreuses instances), suscite des débats de plus en plus controversés dans des milieux éloignés de ceux, capitonnés, où se discute la bioéthique.
« Quand on implante un matériel technique et artificiel à des personnes déficientes (aveugles ou sourds), quand on appareille des handicapés moteurs, on ne se pose pas tant de question ! » déclarent le porte-parole des Enhanced People qui veulent garder ouvert le débat (une nouvelle controverse de Valladolide…) de l’interface homme-machine.
Il n’est pas inutile de rappeler qu’à fin du XXe siècle, les malententands, pour certains cas « opérables », portaient des dispisitifs techniques externes et voyant, pouvant causer une gène à l’entourage autant qu’au porteur, sans même évoquer les contraintes immunologiques de l’implantation d’un matériel étranger dans le corps humain. Les évolutions techniques de ces prothèses, liées aux nanoT, ont permit, dans les années vingt, à la greffe de disparaître, « absorbée » par le corps. Cette internalisation a été, pour nombres d’handicapés, synonyme de réintégration dans une société pour laquelle ils redevenaient « invisible ». La déficience disparaissait ! On notera que ces même techniques ont permit, parallèlement, la création des bijoux et des tatouages vivants.
Le nombre des promoteurs des modifications nano-genotech du corps humain croît sans cesse. Ceux qui se font appeler les Enhanced People (les améliorés) revendiquent la possibilté de la modification d’un trait de caratère physique de leur personne. En plus de l’argument « handicape corrigé » et du parallèle avec la chirrurgie esthétique, ils évoquent la liberté qu’ont désormais les parents de faire des diagnostiques de plus en plus précis de leur progénitures à naître. « C’est une injustice flagrante qu’au prétexte d’être « déjà né », on nous refus le droit à une modification que des parents ont la possibilité d’apporter à leur futur enfant » déclarent-ils sur leur site Hypernet (enhanced-people.com). Ce à quoi les opposants répondent : « Accordez-leur ce droits… dans moins de dix ans, ils passeront de la « correction » à la réelle amélioration… les athlètes de diverses disciplines sont sur les rangs » !
Paradoxalement, les opposants, qui se font, pour certains, appeler Nodob’s (No data on baords, nodobs.org), défenseurs d’une société humaine civile et biologique respectueuse de l’intégrité de l’humanité, « uniformes » diront les mauvaises langues, reçoivent le soutien d’une communauté avec laquelle, habituellement, ils s’opposent : Ce sont les communautés qui se revendiquent de la « culture sourde ». Ces dernières militent depuis des décennies pour faire reconnaitre la surdité comme un caractère culturel et non comme un handicape. Elles s’opposent aux défenseurs de la culture humaine classique sur cette définition de cette particularité, qui « doit être opérée afin que l’individu réintègre la société ». Voilà comment des ennemis d’hier deviennent alliers, afin de faire barrage aux modifications libres vers lesquelles tendent les Enhanced People. Débats houleux en perspectives.
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro