Les Actor’s Studios ne désemplissent pas et pourtant que reste-t-il de la gloire d’être acteur à l’heure du tout numérique et de la virtualité ?
Quand on se replonge dans l’histoire du cinéma, il semble évident que le progrès technique a toujours été un vecteur d’évolution de cette forme d’expression. Le son fut ajouté puis ce fut le tour de la couleur. Viendront ensuite les formats d’image toujours plus grands, puis les effets spéciaux , dans un premier temps analogiques puis rapidement numériques… Enfin, le début du XXIe siècle vit le passage au tout numérique. A la même époque, l’augmentation du nombre de chaînes de TV avec la généralisation de ce qui, à terme, allait devenir l’HyperNet (convergence TV + Internet) demandait la production d’un nombre d’heures de programmes toujours plus important. La production audiovisuelle, au sens le plus large et dans sa forme la plus traditionnelle, vivait ses heures de gloire.
Ainsi, au printemps 2022 et avec 60 ans de retard, sortait le dernier film de Marilyn Monroe. « Something’s got to give » de George Cukor n’avait pourtant jamais été fini, Marilyn s’étant suicidée au cours du tournage. Cette performance posthume a été rendue possible grâce à une Intelligence Artificielle Limité (IAL), construite autour de la personnalité de Marilyn et nourrie de l’ensemble des images que l’on possède de la star hollywoodienne. Le scénario du film, quant à lui, a été complété grâce aux notes laissées par George Cukor.
Les images tournées du vivant de l’actrice ont été restaurés, les autres personnages ont été joués par des acteur IAL ou par des humains grâce à la capture numériques de leurs gestes, le motion capture. Le rendu final a été vieilli afin de ressembler aux images de 1962. Au visionnage, on en oublie la tambouille virtuelle ! Alors pourquoi tant de monde aux portes des écoles d’acteurs ? Quand on ne veut pas être le « moteur » d’un personnage virtuel par le moyen du motion capture, quelles perspectives professionnelles expliquent l’engouement autour de ce métier ?