Les promoteurs de l’ascenseur spatial ne baissent pas les bras. Le consortium international A Space Lift for Earth (ASLE) vient de mettre en place le premier câble nanoT tendu entre la surface du sol et l’espace.
D’un diamètre de moins d’un centimètre et long de 450 kilomètres, ce long fil d’Ariane pèse environ 70 tonnes. Il a été fabriqué, en orbite, par le satellite géostationnaire ASLE-1 auquel il restera raccordé le temps du test. Bien plus fin que ce qu’il devrait être dans le cas de l’ascenseur spatial, le câble est attaché à la Terre au sommet du Kilimandjaro. L’extrémité du câble a été lestée d’un petit robot aérien qui s’est dirigé de lui-même vers la base du Kilimandjaro. Gros d’environ de 1 m3, il a également permis de manœuvrer le câble.
L’espérance de vie de ce câble est de quelques semaines. Il subit une forte érosion par le frottement de l’air en haute atmosphère. Il a été conçu de manière à être « digéré » par des nanorobots en quelques minutes, à partir du moment où ceux-ci seront libérés de l’intérieur du câble. Dans la version finale du câble, ce sont également des nanorobots qui assureront l’entretien du câble dont la forme définitive est toujours à l’étude. Estimé à plusieurs mètres de diamètre, le profil du futur câble de l’ascenseur spatial devra pouvoir assurer la circulation d’informations et de fluides en plus des nacelles. Les promoteurs de l’ASLE voudraient voir circuler plusieurs nacelles dans les deux sens. Cette option implique un profil particulier au câble qui permette l’accrochage de chaque nacelle. Ces mêmes nacelles sont à l’étude, c’est leur motricité et leur source d’énergie qui posent encore question.
L’actuelle version du câble comme sa future évolution sont dotées d’une propriété fort intéressante : elles sont toutes deux parfaitement conductrices de l’électricité générée par le frottement des particules ionisées de la haute atmosphère, les mêmes qui l’érodent. Toutes les installations de contrôle, au sommet du Kilimandjaro, fonctionnent déjà grâce à cette nouvelle source d’énergie.
© Olivier Parent