Le système de rémunération des élèves à partir du collège a provoqué de vives critiques dans les rangs de l’opposition. De nombreux députés voient dans cette mesure un moyen pour la classe dominante de se reproduire. Le ministre de l’éducation nationale estime que le débat doit être éclairé par des exemples de pays qui, comme l’Australie ou l’Allemagne, ont réussi en moins de 20 ans à accroitre d’une manière spectaculaire les résultats scolaires et académiques de leurs jeunesses.
Pour rappel, le premier ministre Gérard Micron a procédé à une réforme fondamentale du système scolaire. Désormais, pour chaque note au dessus de la moyenne, quelques euros seront versés à l’élève. Ce dernier perdra aussi quelques euros quand sa note sera jugée insatisfaisante. A la fin de l’année, les élèves auront la possibilité de réinvestir les sommes gagnées en achetant par exemple des séjours linguistiques, sportifs ou artistiques. Les moins performants auront la possibilité de rattraper leur retard en suivant des cours de perfectionnement.
La plupart des critiques contre ce système refusaient le sort des élèves les moins bien notés. Une fake news a généré une rumeur selon laquelle les enfants et adolescents les moins efficaces seraient victimes de brimades et condamnés à effectuer des corvées dégradantes. Certains parents ont même dénoncé une volonté de construire un système profondément inégalitaire, reposant sur la compétition et le culte de l’argent. Gérard Micron et son ministre de l’éducation Georges Ferry défendent ce projet en affirmant que le but est de motiver une jeunesse trop longtemps laissée sans repères, victime du laxisme de plusieurs générations d’enseignants. Le système de rémunération des notes est selon eux la seule solution pour stimuler l’intelligence et initier la jeunesse à la gestion budgétaire, comprise très jeune comme un facteur déterminant de la réussite sociale.
Ces valeurs choquent énormément les pédagogues et les enseignants, dont beaucoup se sentent insultés par cette mesure. Rappelons que ces dernières années, de nombreuses institutions scolaires avaient tout bonnement supprimé les notes dans le but de promouvoir la créativité et l’imaginaire au détriment de la compétition et de l’individualisme. Manifestement, ces idées n’ont pas mené à des résultats satisfaisants. Les pays nordiques un temps leaders dans le domaine pédagogique, ont dû revoir leurs positions et laisser la place à d’autre modèles. L’Allemagne et l’Australie ont travaillé ensemble à la réforme de leur système éducatif et ont démontré les vertus de la rémunération des notes. Le QI des élèves et étudiants a connu une augmentation impressionnante, et le nombre de brevets déposés par la génération éduquée de cette manière s’est aussi envolé. Gérard Micron a même affirmé : « La France ne peux pas se satisfaire des résultats actuels en terme d’innovation. Nous devons créer une génération plus intelligente, plus motivée par l’appât du gain, capable de jouer efficacement dans la compétition économique globale ».
Le Rassemblement Socialiste et les syndicats d’enseignants et d’étudiants ont appelé à a grève, afin d’obtenir le retrait de cette mesure. Leur argument principal contre cette réforme est qu’elle interprète d’une manière perverse la notion de méritocratie, fondatrice de l’école républicaine. Il est à craindre que la reproduction sociale soit la conséquence de la rémunération des notes. Les élites travaillant pour le capitalisme global seraient en effet favorisées pour transmettre à leurs enfants les valeurs de compétition et de recherche du profit inhérentes à la réforme. Georges Ferry s’est pourtant voulu rassurant en indiquant que ce système pourrait être transitoire : « L’objectif est de stimuler l’intelligence des nouvelles générations, qui sont amenées à travailler sur des projets de plus en plus complexes. Nous espérons que les progrès de la science et de la médecine permettront de réaliser cela sans compétition, grâce à la commercialisation prochaine d’une pilule stimulante parfois appelée Viagra de l’intellect ».