La compagnie des Trains Omnibus Européens sera donc la première à rompre un silence tacite : Ne pas parler, ne pas évoquer la gêne que pourrait provoquer la présence des robots dans la ville.
Et pourtant, à compter du 1er juillet, un voyageur qui empruntera le réseau des Trains Omnibus Européens devra s’acquitter d’une titre de transport supplémentaire s’il voyage avec son robot domestique. Ce nouveau billet remplace l’antique taxe appliquée aux « bagages encombrants ».
La TOE, entreprise qui, à l’échelle européenne, s’est spécialisée dans les transports trans-régionaux de proximité répond ainsi à la grogne de ses usagers. “Aux heures de pointe, nombre de nos clients se plaignent de ne pas pouvoir trouver de place. Les robots qui accompagnent leurs propriétaires sont à l’évidence une gène pour la qualité de nos services” explique un porte-parole de la TOE.
Il n’y a pas que les clients de la TOE qui se plaignent de la présence des robots dans les lieux publics. Au travers de leurs représentations professionnelles, les restaurateurs annoncent qu’il n’hésiteront plus à refuser l’entrée de leurs salles aux robots : leur trop grand nombre en salle empêchent le bon l’exercice de leur métier.
Cette grogne pourrait être interprétée comme une des nombreuses manifestations d’hostilité à l’égard des robots anthropomorphes, dans les rues de nos villes. Mais, il ne faut pas s’y tromper : c’est surtout la mise en évidence de la banalisation de l’utilisation du robot domestique. Les promoteurs du robot humanoïde pourraient se réjouir de ces nouvelles dispositions professionnelles. Il n’en est rien : le vocabulaire utilisé par les Trains Omnibus Européens pour définir la présence du robot reste révélateur du refus dans lequel se drape la société civile : même si désormais il paiera son billet, il demeure « bagage encombrant ».