La Chine rachète la planète, parcelle après parcelle, pour nourrir sa population : les 1 milliard 702 millions de personnes qui peuplent l’ex-Empire du Milieu. Cela ne date pas d’hier. Depuis plus de soixante-dix ans, la Chine acquiert des terres arables dans le monde entier. C’est en Afrique que ces acquisitions ont pris la tournure la plus inattendue.
Au cours de cette même période, la Chine communiste s’est démocratisée. Cette évolution s’est faite par la base. Non pas dans un élan de révolte anti-totalitaire mais au travers de l’assimilation l’économie de marché par la Chine communiste ! Si, à la fin du XXème siécle, la Chine se lançait à l’assaut des terres libres sur toute la surface de la planète pour préparer les besoins alimentaires de sa population en voie d’explosion démographique, cette même Chine était aussi “l’usine du monde”, pour reprendre l’expression de l’époque. Cette industrialisation permettait à l’économie de marché de faire son entrée en Chine. Les classes moyennes chinoises grossissaient à vue d’œil… Tout le monde voulait goûter aux joies de la société de consommation.
Le pouvoir central de Parti Communiste Chinois n’a pas résisté longtemps à ce qui allait vite devenir une déferlante : le citoyen chinois, au contact de la consommation de masse, a vite apprit la démocratie et s’enhardit. Cet étrange vent du changement souffla sur toute la Chine : plusieurs ethnies se mirent à revendiquer leur identité, en quête d’autonomie. Elles étaient passées de la coupe millénaire de l’empereur, le Fils du Ciel, à celle du totalitarisme communiste. Il ne s’est guère écoulé de temps avant que les peuples chinois se saisissent de l’opportunité démocratique qui se présentait à eux… Et la Chine devint telle que nous la connaissons : une fédération qui se cherche une cohésion politique.
L’histoire semble avoir le hoquet : Comme se fut le cas avec la chute de l’empire soviétique, l’effondrement du PCC a donné naissance à toutes une nuée d’apparatchiks qui ont tôt faits de s’enrichir sur la bête tombée à terre. Au siècle précédent, les apparatchiks russes s’étaient enrichis, pour la plus part, sur les richesses pétrolières de l’ex-URSS, les apparatchiks chinois ont fait leur emplettes dans les juteux marchés africains des terres nourricières d’une Chine surpeuplée.
Aujourd’hui, la Chine fait le ménage dans ses affaires internes. Comme en Russie, au tournant du millénaire, les procès n’en finissent pas. La classe politique chinois semble irrémédiablement enlisée dans les terres d’Afrique. Ces difficultés ne sont pas sans rappeler les compromissions dans lesquelles s’étaient risqués les édiles français dans l’Afrique post-colonniale… Il aura fallut pas loin de quarante années à la France pour solder ce lourd dossier. Souhaitons que la Chine sache faire le ménage en moins de temps. La population chinoise qui a pris goût à la liberté pourrait bien être moins patiente que les français de la fin du XXème siècle !
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro