Et pour traiter de cette inégalité, je m’attarderais sur la destinée face à la montée des eaux océaniques.
Toujours envoyé aux quatre coins de la Planète par mon rédacteur en chef favori, j’ai eu l’occasion d’observer divers destins de pays côtiers face à la catastrophe tant humanitaire qu’écologique ou même économique que représentent les quelques dizaines de centimètres d’élévation du niveau des mers.
Trois grandes « familles » de destins se distinguent de cette observation :
La première situation qui vient à l’esprit de tous est bien évidemment celui des pays qui ont leur majorité de territoire à de faibles altitudes. Que l’on parle du Bangladesh, des îles Vanuatu ou Sunbardans ou bien encore de Shishmaref, île-village de la nation Inuit, un autre point commun uni ces pays dans leur triste destin : le manque de moyens financiers à consacrer à la lutte contre ce fléau climatique.
La deuxième famille de destins rassemble les pays pourvus de falaises ou côtes s’élevant rapidement de plusieurs mètres. Ces élévations réduisant l’impact des l’élévation du niveau des mers. Cette élévation se faisant principalement sentir dans les estuaires des grands fleuves et autres cours d’eau. On peut mettre dans ce groupe des pays comme la Norvège, l’Island, les pays de l’ouest du continent sud-américain…
Enfin, le dernier cas de destins face à la montée des eaux concerne les nations pourvues de moyens technologiques et financiers leur permettent de mettre en oeuvre les infrastructures qui réduiront l’impact de l’envahissement par les eaux de mer. Ces grands travaux pouvant, éventuellement représenter des opportunités économiques dans certains cas. Ces pays sont, bien évidement, les pays dits industrialisés. Dans ce dernier ensemble, on peut y faire entrer des pays comme les Pays-Bas qui déploient, en permanance et grâce au soutien européen, un génie bâtisseur qui fait de ses polders des joyaux technologiques !
La France, dans une certaine mesure, rassemble des caractéristiques géographiques qui la fait entrée dans ces trois familles : Les landes et le Roussillon, ainsi que les estuaires et deltas de ses grands fleuves subissent de plein fouet la montée des eaux. Mais, non loin de ces territoires sinistrés vous y trouvez les côtes Normandes, la Provence et les pays pyrénéens qui eux sont protégés par leurs reliefs montagneux. Enfin, la prospérité européenne aura permis la construction d’ensembles d’infrastructures qui protègent le tissus industriel des territoires côtiers. On peut citer, ici, les grandes écluses du Havre, de Saint-Nazaire ou de Bordeaux… Dans le cadre de la protection du patrimoine national, européen et mondial, à l’identique de ce qui se fit pour Venise, des ports comme la Canebière de Marseille sont, aujourd’hui, protégés dernières ces fleurons de la technologie modernes que sont les écluses climatiques.
Quand à reparler de l’inégalité qui frappent les nations du monde, on ne manquera pas de noter que, confrontés à des dérèglements climatiques dont ils n’ont pas été les initiateurs, ce sont toujours les pays les plus pauvres qui payent les mauvais comportements de nations qui restent protégées par leur moyens financiers et qui peuvent organiser des congrès sur des questions que, par exemple, le Bangladesh jugera secondaire : « L’Humanité doit-elle respirer mieux ou partir plus loin ? » (Futurhebdo 04/12/2056).
© Elaiwon Per, envoyé spécial pour FuturHebdo