Quand on regarde la précision avec laquelle le robot-nurse habille un bébé : c’est pas facile de boutonner une brassière… Quand on prend conscience de la perfection du geste quasi maternel de la machine qui rassure les jeunes parents… Quand on se rappelle qu’il y a peu de temps, la mode infantile avait banni le bouton ou le lacet, influencée par les mains maladroites des premiers androïdes affectés à la surveillance des personnes âgées et très vite à celle des petits enfants… On prend conscience du chemin parcouru par le robot dans la société civile.
Et pourtant, cette même machine cherche toujours sa place dans le monde professionnel : la peur du « voleur de travail » reste forte autour des métiers à faible valeur ajoutée intellectuelle. Heureusement pour lui, le robot, dans le même temps, gagne d’autres galons de notoriété auprès des pompiers, des sauveteurs en tous genre et auprès des polices et gendarmeries européennes… Mais c’est bien au travers des services rendus dans la maison, avec les familles, que le robot part à la conquête du monde humain.
Toute provocatrice que cette assertion soit, elle ne l’ai que pour rappeler que le robot est avant tout affaire de gros sous. Les constructeurs des ces perfections mécaniques et informatiques aussi bien que les sociétés de services (et donc de location de personnels robotiques) rivalisent d’adresses technologiques et d’astuces commerciales pour faire entrer le robot dans tous les foyers d’Europe et du monde ! Et un miracle est en train de se repérer : celui qui fit le téléphone mobile, puis le smartphone, être adopté par l’ensemble de la population en moins de vingt ans. Et pourtant, l’échelle des prix n’a rien à voir !
Si un robot soupçonné de prendre le travail d’un humain risque d’été lynché (on l’a vu et on le verra encore !), il accompagne pourtant les humains depuis un trentaine d’année. Il a grandit dans les familles, avec les enfants. N’est-il pas appelé le meilleur ami de nos enfants ? Et, il a effectivement grandit avec nos enfants : si les premières génération, on l’a rappelé, étaient maladroites, elles ont vite bénéficié des upgrades qui les ont rendu toujours plus agiles, toujours plus efficaces, toujours plus précises et précieuses auprès des parents surmenés !
Alors, il n’y a rien d’étonnant à voir une jeune maman confier amoureusement son nouveau né aux bras infaillibles de la machine anthropomorphe qui l’accompagne depuis sa plus tendre enfance. Ce même bébé fera un jour un ambassadeur convaincu et efficace de la cause robotique. Alors, oui : les robots partent bien à la conquête de la société humaine ! Reste à savoir si son ses programmes et circuits d’intelligence artificielle restent un dressage extrêmement complexe… Ou si, sans nous en apercevoir, nous avons fait entrer une conscience artificielle au cœur du monde.
Article écrit dans le cadre du Comité d’experts PROSPECT’KID 2014 : le comité de réflexion prospectif de Nova Child (www.novachild.eu)