Confronté à un chômage de masse endémique, la Chine, ancienne usine du monde doit trouver de nouveaux débouchés.
En effet, la robotisation qui avait tant fait peur aux société occidentales dans les années 2020 a eu un effet totalement inattendu : les productions qui, à la fin du XXe siècle, s’étaient délocalisées sont depuis revenues en Europe. Nécessitant moins de main d’œuvre du fait de la robotisation, les productions à destination de l’export vers les marchés occidentaux sont reparties d’Asie pour revenir au plus près de leurs marchés d’origine. Si, sur le vieux continent, les économies locales ont donc connue une embellie avec une forte diminution du chômage que, jusque là, rien ne semblait pouvoir résorber. Les sociétés chinoises, indiennes, et dans une moindre mesure coréennes et celles des pays qu’on a appelé les Tigres asiatiques, doivent repenser leurs modèles économiques et sociaux pour compenser la disparition de millions d’emplois.
Non sans ironie, ces pays qui faisaient tant peur économiquement à la vieille europe reproduisent les mêmes solutions près de 100 ans plus tard, comme la création de la communauté du charbon et de l’acier, qui dans les années 1950, a été l’embryon de l’Union Européenne. Ainsi, la Chine et l’Inde viennent de poser les bases d’un grand marché régional des matières premières. Déjà les traités s’inscrivent sur la durée et anticipent la création d’un futur marché uni qui, à n’en pas douter, aura une incidence décisive sur les coûts des matières premières au niveau mondial.
Si cet ensemble est d’ors et déjà fort d’une population globale de plus de 3 milliards de personnes, la Russie, et les autres pays de la région frappent déjà à la porte pour intégrer ce grand ensemble. Nous assistons peut être à la naissance de la plus grande communauté économique mondiale qui, à terme, pourrait, elle aussi, déboucher sur une entité politique mais, elle, d’une taille apte à modifier en profondeur les équilibres mondiaux, tant du point de vue économique que stratégique.