La Maire de Paris, en clôture du dernier conseil municipal, présentait, la semaine dernière, un nouveau projet d’aménagement urbain pour la capitale : la couverture du bras sud de la Seine entre le pont de Sully et le pont Neuf.
Selon les souhaits de la Municipalité, la dalle de couverture sera transparente. Elle laissera ainsi apparaître le cours de l’eau.
L’objectif de cette esplanade de verre est de faire la jonction entre le parvis de Notre Dame et le quartier Saint Michel. Plusieurs bureaux d’architectes ont déjà été contactés pour développer le projet. La création d’une dalle de cette surface, sans être exceptionnelle, reste une gageure technique. Ce développement fera sans nul doute appel aux dernières avancées en nanotechnologies. Ces dernières devraient fournir un verre à la fois fin et résistant, faisant de la future dalle un voile délicat.
Entre le plancher piétonnier et le cours de la Seine, ce sont des milliers de mètres carrés qu’il faudra aussi aménager : la mairie envisage l’implantation de restaurants, d’une bibliothèque, d’une piscine au fond transparent… Et bien d’autres projets.
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Certaines voix s’élèvent pour dénoncer un projet qu’ils estiment démesuré. Elles n’y voient qu’un moyen détourné, pour la Mairie de Paris, de se réapproprier des espaces, depuis longtemps, laissés à l’abandon. Une des conséquences de ces travaux serait d’interdire l’accès de cette portion des quais de la Seine à une population qui, après le coucher du soleil, investissent ces lieux alternatifs, « propices à la prostitution et au deal de drogues » selon les riverains. Ces mêmes lieux sont considérés, par d’autres, comme « des espaces de liberté dans un monde qui tombe de plus en plus sous le joug de la surveillance informatique » au dire du collectif d’artistes Living Paris City.
Le porte-parole du bureau de la Maire de Paris s’est refusé à tout commentaire sur ce qu’il concerne n’être que des sujets à controverses. Il s’est concentré sur le constat du retard qu’à pris Paris en termes d’aménagements piétonniers, au cours des dernières années. L’édile n’a pas hésité à accuser la municipalité précédente d’avoir laisser se creuser l’écart entre Paris et les autres grandes capitales mondiales de la planète au plan architectural.
Faty Missey-Garnier, ancienne architecte des bâtiments de France à la retraite, a tout de même tenu à nuancer les propos de son porte-parole de la Mairie de Paris en précisant : « Le turn-over architectural d’une ville comme New York n’est pas envisageable dans la capitale : Paris, comme Londres, Rome ou d’autres grandes villes européennes, est une ville historique, avec des espaces aménageables restreints. Cependant, ces contraintes doivent être des sources de créativités. Elles doivent stimuler l’imagination des habitants aussi bien que celles des professionnels » a-t-elle conclu tout sourire.
Ce texte fait partie de la collection « Carnets d’avenirs », chroniques radio diffusées sur radio RGB.
© Olivier Parent