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La question ne s’est jamais posée dans les Stations Orbitales Lagrange. Elles rassemblent pourtant les plus grandes populations humaines hors Terre. Chacune de ces stations est habitée en permanence par 100 à 150 personnes, avec, à leur bord, au gré des rotations, un prêtre, un pasteur, un rabbin ou un imam.
Comme pour bousculer ce bel ordonnancement, une association rassemblant une centaine d’églises évangéliques américaines, the New Haven Council, vient de déposer un dossier de participation aux travaux spatiaux des grandes compagnies minières. L’association propose de financer la formation et le voyage d’un certain nombre de personnels d’exploitation minière à destination de la ceinture d’astéroïdes. Ces travailleurs de l’espace seraient, bien évidemment, issus des églises membres du New Haven Council.
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Les réactions ne se sont pas faites attendre : demande prématurée pour certains, inacceptable pour d’autres… Les églises chrétiennes d’occident aussi bien que d’orient, les responsables des confessions juives et musulmanes, tous restent silencieux. Cette annonce semble les avoir pris au dépourvu. Ces religions, plus institutionnelles que les églises évangéliques américaines, sont souvent représentées à bord des vaisseaux spatiaux, en la personne d’aumôniers. Héritiers des marines terrestres, ces aumôniers civils ou militaires font partie du personnel embarqué « par défaut » et n’entraînent, en tout cas, aucun financement particulier.
La demande du New Haven Council pose la question d’un des aspects de la conquête de l’Espace pour les décennies à venir : cette conquête spatiale doit-t-elle rester laïque ou laissera-t-elle la place aux cultes et à leurs financements ? Et à ce moment-là, quels cultes seront autoriser à financer des programmes spatiaux et quel en sera le coût humain ?
© Olivier Parent
Ce texte fait partie de la collection « Carnets d’avenirs », chroniques radio diffusées sur radio RGB.
© Olivier Parent
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