Découverte en 2012, une nouvelle technique de modification du génome suscite de grands espoirs au sein de la communauté scientifique internationale, mais aussi de graves questions éthiques pour l’humanité.
CRISPR-Cas9. Ce mot ne vous dit probablement rien, et pourtant, depuis 2012, il met en ébullition le petit monde de la recherche génomique. Développée par la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna, lauréates du 18e prix L’Oréal-Unesco le 24 mars dernier, cette technique de génie génétique permet de supprimer ou de remplacer un gène défectueux dans le chromosome d’une cellule vivante. Les scientifiques la comparent volontiers à un « ciseau moléculaire » ou à un « couteau suisse » capable de couper l’ADN à un endroit précis pour y introduire toute une série de changements dans le génome. Méthode simple, peu coûteuse et facile à mettre en œuvre en laboratoire, CRISPR-Cas9 suscite de très fortes attentes dans le domaine de la prévention sanitaire, comme la création de moustiques génétiquement modifiés ne transmettant pas le paludisme ou le virus Zika par exemple, mais aussi d’importants espoirs de traitement des maladies chez l’homme.