Au cours de la deuxième moitié du XXIe siècle, l’organisation du monde, la gestion de la planète si fit aussi bien de manière globale et centralisée, que régional, à l’échelle de territoires accessibles à l’entendement humain ; ces deux tendances sabordant définitivement le peu d’influence qu’il restait aux antiques états… En tout cas, la construction de ce nouvel ordre mondial se fit au gré de tractations et de négociations à tous les échelons de structures politiques, financières, sociales, territoriales, intercontinentales et même interplanétaires qui, pour certaines existaient déjà au lancement de ces grandes manœuvres, quand d’autres restaient à être inventées… et elles le furent en quelques années !
Alors, quel meilleur moyen y avait-il qu’un dialogue de diplomates pour rentre compte de l’aventure, ou du désastre anonncé, de la construction de ce qui resta, pour nombre d’humains et pour longtemps, un avenir d’incertitudes, un monde équivoque ?
Au cœur de négociations qui se révéleront lourdes de conséquences pour le monde entier, chacun des deux protagonistes de cet intermède de liberté, interroge l’autre sur sa définition de l’obéissance de l’individu confronté à la nécessité collective, planétaire… Amis sans pouvoir être complices, parce que conseillers de forces antagonistes, les deux hommes s’interrogent sur la finalité de négociations dans lesquelles l’intrusion de l’intelligence artificielle complexifie à l’infinie ce qui, leur semble-t-il, devrait être présidé par le bon sens…
Ce dialogue se déroule dans l’intimité d’un lieu dans lequel les robots et autres IA n’ont d’ailleurs aucune raison de se trouver : les toilettes publics du nouveau siège de l’ONU ; un édifice orgueilleux dont la construction vient de s’achever sur les ruines submergées de la première nation effacée de la carte par la montée des eaux océaniques.
Dialogue intime sur un sujet public, pour mettre en lumière les tenant et les aboutissant de cette page d’histoire qui, pour le meilleur et le pire de l’humanité, s’est tourné finalement en quelques jours et qui est, désormais notre réalité, notre monde !
© Olivier Parent