e-Home Sweet Home, le célèbre fabricant de domotique intelligente au centre d’un fait divers troublant.
Les forces de police du district de la zone 10G6 d’Aulnay-sous-bois ont délivré hier soir un nonagénaire prisonnier de son IA domestique depuis plusieurs semaines. C’est à la suite d’une plainte pour tapage nocturne répétitifs que la police est intervenue ce matin vers 6H30 dans la résidence « #Mimoza » au sud de cette banlieue tranquillisée depuis 2028. Dans cette partie du grand Paris, rénovée après les démolitions des cités suburbaines et surveillée par Globster IA, le meilleur service de sécurité en Ile-de-France, le taux de criminalité est devenu quasi nul.
L’homme enfin libéré a déclaré que son IA l’avait maintenu enfermé chez lui contre son gré et l’avait soumis à un traitement scandaleux. Il a expliqué que son corps était prisonnier d’un exosquelette contrôlé par l’intelligence artificielle de son système domotique et qu’il avait essayé à de nombreuses reprises d’appeler à l’aide mais sans résultats. Il a aussitôt porté plainte contre Sweet E-Home, le fabricant des services personnels de son appartement.
Que s’est-il passé ?
Mr Martinus Mururoa a acheté un appartement connecté Sweet E-Home en 2064, alors âgé de 85 ans, le jeune retraité de l’industrie musicale – Il est notamment l’auteur de plusieurs tubes dont les célèbres « F… ze AI » et « on-AIHR – Anormal Intelligence Hot Remix » – comptait y couler tranquillement son 4ème âge. Malgré ses célèbres chansons anti-IA, Mr Mururoa avait choisi une habitation équipée des toutes dernières technologies en matière de domotique et de services à la personne : IA personnalisée, cuisine moléculaire intégrée, nettoyage écologique, chauffage solaire, salle de multisports assistés, centrale d’achat informatisée, livraison automatique par drone et surtout un assistant de vie robotisé, le fameux Major d’Home, prix de l’Innovation du salon de la robotique à New York en 2060.
L’IA qui contrôle Major d’Home a complétement dérapé, il en voulait personnellement à mon client !
« Si au début de la mise en service, tout se passait bien, l’IA a subitement dérapé, elle en voulait personnellement à mon client, vous pouvez me croire ! » explique Maître Uder V. Zwulaski, avocat du nonagénaire en colère.
« Un jour, Major d’Home a harnaché mon client dans un exosquelette au prétexte d’une séance de fitness autoguidée… A la suite de quoi mon client n’a jamais été relâché… Ses bras et ses jambes étaient prisonniers de la machine… Vous pouvez imaginer ? Pendant 23 jours ! Tous ses mouvements étaient contrôlés, vérifiés, analysés… Mr Mururoa était devenu un pantin, une marionnette malgré lui, une victime du programme d’assistance autonome du groupe e-HOME qui n’a pas appliqué les procédures de sécurité les plus élémentaires lors de l’installation et de l’exploitation de son système ! Plus grave encore, il semble que l’IA domestique a voulu se venger ! Pensez-vous, les nombreuses séances de gymnastique musicale étaient uniquement rythmées par les tubes de mon client dont on connaît les convictions anti-IA ! Major a été jusqu’à lui dire qu’il était ravi de lui faire découvrir enfin les bénéfices de l’assistance intelligente sur des chansons aussi entraînantes ! Une provocation !
Les IA n’ont pas de conscience et la notion de vengeance est ridicule lorsque l’on parle d’un robot domestique !
D’après l’enquête en cours, l’IA du système e-Home Sweet Home aurait appliqué un curieux mélange de données, il aurait à la fois soudainement considéré que son client humain était paraplégique et appliqué les consignes prévues dans ce cas, tout en adoptant un programme de rééducation motrice destiné aux personnes accidentés. Aucune explication officielle quand à ces choix étonnants effectués par l’IA qui avait pourtant reçu toutes les informations utiles sur son client Mr Mururoa nullement en incapacité de mouvements. Le groupe e-HOME n’a pour l’instant fait aucun commentaire, préférant attendre le résultat de sa propre enquête interne. Tous les systèmes Major d’Home ont été neutralisés en attente des conclusions.
Le porte parole de la marque a toutefois rappelé que « les IA n’ont pas de conscience et la notion de vengeance est ridicule lorsque l’on parle d’un robot domestique ! » Néanmoins, cette curieuse affaire soulève de nouveau les nombreuses questions sans réponses que se posent les associations anti-IA depuis longtemps. Les IA sont-elles fiables ? Ont-elles vraiment la capacité de réagir de façon autonome, de faire des choix ? Peuvent-elles ressentir des sentiments ?
Les fondations Elon Musk et Bill Gates sont en première ligne pour relancer le débat, rappelons que leurs fondateurs disparus pensaient que « l’intelligence artificielle est la plus grande menace pour l’existence de notre civilisation ».