Quel coup de canon de Florence Parly ! Dans le cadre de la militarisation de l’espace, la ministre des Armées a pour la première fois donné officiellement un exemple précis d’espionnage d’un satellite de télécoms français, Athena-Fidus par le satellite russe Louch-Olymp. Ce qui se savait dans les cercles d’initiés a été révélé au grand public lors d’un discours de Florence Parly prononcé dans le site du CNES à Toulouse. Au-delà de cette opération d’espionnage, la ministre souhaite renforcer la politique spatiale française dans le domaine et de revoir sa gouvernance.
« Je voudrai vous raconter une histoire, a commencé la ministre. Un satellite au nom latin, Athena-Fidus. Un satellite précieux puisqu’il permet des communications militaires sécurisées. Un satellite qui depuis 2014 nous permet d’échanger des informations, de planifier des opérations, de garantir notre sécurité. Mais voilà. Alors qu’Athena-Fidus continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la terre, un satellite s’est approché de lui, de près, d’un peu trop près. De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications. Tenter d’écouter ses voisins, ce n’est pas seulement inamical. Cela s’appelle un acte d’espionnage. Et ce satellite aux grandes oreilles s’appelle Luch-Olymp, satellite russe bien connu, mais un peu… indiscret. Nous l’avions vu arriver, et avons pris les mesures qui s’imposaient. Nous le surveillons attentivement, nous avons d’ailleurs observé qu’il a continué de manœuvrer activement les mois suivants auprès d’autres cibles, mais demain, qui dit qu’il ne reviendra pas auprès d’un de nos satellites? »
Ces actes d’espionnage dans l’espace ne sont pas nouveaux. L’armée de l’air française a reconnu avoir identifié en 2012, puis 2013 et, enfin, en 2015, des engins spatiaux qui se sont approchés de satellites militaires français. Ces satellites sont d’ailleurs restés à leur contact pendant une période relativement longue. Très certainement pour les écouter. Il détecte également les vols en formation de satellites.
La suite : La guerre dans l’espace a déjà commencé, la Russie espionne la France