« Le fossé atlantique n’est pas plus difficile à combler, aujourd’hui, que le fut, en son temps, le Détroit du Bosphore au moment de l’intégration de la Turquie » déclare avec confiance le Premier ministre québécois. Ces propos ne sont guère appréciés de l’autre côté du Bosphore, ceux-ci laissant entendre que la différence culturelle entre la Turquie et le reste de l’Europe était un écueil plus insurmontable que ne l’est l’actuelle distance géographique entre la Communauté Européenne et le nouveau postulant.
Cette nouvelle demande fait suite à de nombreuses modifications géopolitiques au cours de ces dernières décennies. Elle laisse surtout apparaître que le monde est, plus que jamais, en mouvement, fébrile diront certains. On se rappellera le mini séisme que fût l’intégration de la Wallonie à la France en tant que symbolique 100e département. Le rééquilibrage économique qui s’en suivi se fit, à terme, au détriment de la Flandre séparatiste : l’ouverture nordiste qu’offrait le Wallonie à la France fut vite analysée. Il s’en suivit de nombreux plans d’investissement qui se révélèrent rentables, autant pour le nouvel impétrant que pour la vieille dame française.
Certains économistes perçoivent une similarité dans la situation du Québec, qui vient de conquérir son indépendance depuis peu, face au bloc Nord Américain dans lequel ils intègrent le Canada anglophone et le grand Nord-Est des USA : pourquoi ne pas faire du Québec une tête de pont européenne sur le continent américain, laissent-ils entendre à mi-mots.