L’Europe célèbre le 25e anniversaire de l’EEDPC (European Electronic Data Protection Council). Cette institution indépendante, souvent décriée, est née de la fusion de la CNIL française avec ses consœurs européennes.
La seule victoire de l’EEDPC (prononcez l’eed-PC) qui fasse l’unanimité est la promotion, tout d’abord au niveau européen vite suivie d’une adoption au niveau mondial, des législations en faveur des adresses électroniques dites PEMA (Private Electronique Mail Address). Ces textes étendent les protections liées à la propriété privée d’un individu à toute adresse électronique déclarée comme privée, d’où la PEMA. Cette propriété privée impliquant le respect de la vie privée, l’ensemble des activités électroniques d’un individu tomba sous la protection de textes fermement protecteurs des libertés individuelles. Cette évolution est en opposition totale avec la tendance du début du XXIe siècle, moment où l’on vit, aux USA puis en Europe, la mise en place de textes très restrictifs des libertés individuelles au nom de la protection de la communauté et de l’Etat.
Les évolutions de société de ces dernières décennies rendirent indispensable la protection des activités électroniques de tout individu. La première de ces évolutions fut le vote électronique. Il ne fut accepté par les électeurs qu’au prix de la création et de la protection de l’individu électronique. Une autre évolution fut l’abandon de l’adresse postale physique au profit d’une existence uniquement électronique. Cette évolution faisant suite à la dématérialisation de l’administration.
C’est ainsi que l’EEDPC milita pour la création des PEMA, seule réponse objective aux évolutions des sociétés et des Etats. Les opposants furent nombreux. Parmi eux, les marchands électroniques qui se voyaient infligés de lourdes amendes en cas de violations de la vie privée électronique. D’autres opposants furent les partis politiques conservateurs, pour qui de telles protections signaient la mise à mort d’une image idéale de l’Etat.