Ce personnage, à l’instar de ses contemporains de fiction, est incapable de se promener à l’air libre du fait de son éducation troglodyte, au sein de cités géantes et souterraines, coupé de tout, surtout de tout rythme et de toutes influences naturelles. Les cabinets des psychothérapeutes ont été amenés à traiter de plus en plus de patients souffrant d’Agoraphobie Péri-Urbaine Dépressive (APUD) ou syndrome de Bailey. Ce sont des urbains qui vivent dans les principales mégapoles de la planète, utilisant les cellos comme domicile, et pouvant passer plusieurs jours consécutifs sans en sortir. Ce sont des professionnels aguerris dans leur domaine que ce soit dans le tertiaire ou le quaternaire. La plupart du temps, le syndrome se révèle à la suite d’un séjour prolongé en milieu rural. A leur retour, les victimes du syndrome de Bailey s’enferment dans leur cello, refusant tout contact avec l’extérieur. Ils sont tétanisés par la peur du ciel bleu, des espaces ouverts, des courants d’air frais et par l’absence de l’ubiquité numérique que leur offre le confort sécurisé des cellos.
Les pompiers de Paris ont demandé à recevoir une formation spécifique sur le traitement de tels symptômes. Leurs représentants syndicaux ont révélé que le nombre d’interventions concernant de tels cas était en constante progression. Ils constatent également que l’obésité est souvent associée aux cas d’APUD, ce qui complique leur tâche quand la personne auprès de laquelle ils interviennent a dépassé en corpulence le gabarit de la porte de leur cello. Cela nécessite le démontage d’une des parois du cello, voire sa destruction, dans certains cas. En plus du traumatisme lié au syndrome de Bailey, les victimes doivent subir celui de la destruction d’une partie de l’habitat qui les rassurait tant. Les pompiers sont amenés, à ce moment, à gérer un sur accident psychologique majeur.