La Cour Européenne de Justice (CEJ) vient d’être saisie d’une demande inhabituelle : une jeune femme, fertile et en parfaite santé, demande la génération d’ovules par voix de génie nano-génétique. Sa demande est justifiée par l’origine de sa propre naissance : elle a été conçue à la suite du viol de sa propre mère. À l’époque, traumatisée, l’adolescente ne s’était jamais confiée à son entourage. Quand sa grossesse devint impossible à dissimuler, il était trop tard pour une IVG. Le bébé naquit quelques mois plus tard.
Aujourd’hui marié, le bébé veut donner la vie. Mais la future maman ne veut rien transmettre à son enfant de l’héritage génétique de son géniteur honni. Pour arriver à ses fins, la jeune femme, qui s’est vu fermer les portes des tribunaux nationaux, se tourne en dernier recours vers la CEJ pour obtenir officiellement le droit qu’elle revendique pour elle-même et les siens. Elle veut que lui soit reconnu le droit de faire « tamiser » les gamètes. Elle veut que soient générés des ovules desquels tous les chromosomes du violeur auront été retirés. Les moyens nanoT sont tout à fait à même de réaliser ce raffinage.
Une solution alternative aurait été que la jeune femme demande à sa propre mère de lui faire un don d’ovules, car un ovule prélevé sur la jeune femme, une fois « tamisé », sera équivalent à un ovule ainsi donné, mais la jeune femme est orpheline. Sa mère suicidée peu de tant après son accouchement.
L’eugénisme sans raisons médicales objectives est interdit en Europe. L’eugénisme médical, dit positif, est réalisé principalement grâce aux diagnostiques pré-fécondatoires. « Ce que je demande est exactement un cas d’un eugénisme médical » revendique la jeune femme. La CJE a accepté de recevoir et d’étudier la requête. « C’est un premier pas vers la reconnaissance d’un droit appelé à devenir universel » se réjouit l’avocat de la requérante.