Scandale aux derniers championnats du monde d’échecs. Hier, le 7 octobre 2057, Evgueni Richardsson s’est effondré sur son jeu, mort, au cours de la 4e partie de la cinquième manche de ce championnat très suivi. Il était opposé au Colombien Yvon Samson-Schultz. Une rupture d’anévrisme a été évoquée dans un premier temps. Mais l’autopsie à démenti catégoriquement toutes origines naturelles à ce décès. Evgueni Richardsson est mort des suites d’une hémorragie cérébrale massive et foudroyante des suites d’une rupture de sa laison nano-mémorielle. Ce que l’on appelle aussi un Nano Data Storage Massive Leak (NDSML).
Il s’avère que Evgueni Richardsson portait dans sa tête une mémoire nanoT couplée à un ordinateur à commandes télépathiques, miniaturisation nanoT issue des commandes militaires appliquées par exemple à l’avion Typhoon-VII. La mémoire « embarquée » de Richardsson devait contenir toutes les parties de l’histoire des échecs. Ce sont les connexions entre les parties mécaniques et les neurones qui ont cédées les unes après les autres au cours de la partie pour des raisons qui restent encore inconnues. Pris dans son jeu, il n’a pas tenu compte des maux de têtes annonciateurs de l’accident cérébral mortel.
Le monde est stupéfait et s’interroge sur la généralisation de ces dispositifs dont la propagation et l’utilisation civile avait, semble-t-il, été gardée secrète ou ne concernait que des milieux restreints et élitistes. « Que nous reste-t-il ? » s’exclame, dépité, le passant lorsque qu’on l’interpelle pour répondre à un sondage sur l’utilisation de ces techniques confidentielles et leur impact social. Il est évident que rien n’avait préparé l’opinion publique à cette annonce qui est perçue comme une trahison par le plus grand nombre, tenu à l’écart de ces pratiques.