Trois livres de poésie, on vit avec et on choisit des vers. On se laisse porter ; on tresse alors les œuvres pour composer un tout nouveau poème.
Le poème naissait au soir de la bataille
Personne n’en parlait à personne
Les rimes étaient cachées dans les soutes
§
Et moi ? Suis-je un mort attablé
Devant un repas froid ? Ma pensée
Est-elle un souvenir sans vie ?
§
Tout s’effrite, de certitude aucune…
Les poètes mangent aussi
De la mauvaise pizza
« Dis ce que tu vois dans le noir » ! Quelque vingt ans après Actes Sud et dix ans après José Corti, les éditons Corlevour publient le grand poète américain Wallace Stevens (1879-1955). La forme reste classique, les injonctions, résolument modernes.
S’il a tout fait, du cinéma à la BD en passant par le roman, Luc Dellisse (né à Bruxelles en 1953) recentre désormais son activité sur la poésie. Avec Cases départ, il revient sur l’année 1967 où se recollent les morceaux d’une enfance qui s’achève.
Avec ses livres agrafés, Eric Pesty s’affirme comme un éditeur inventif, fidèle à ses auteurs. Dans ce nouveau volume, Dorothée Volut (née en 1973), écrivaine, scénographe, comédienne règle ses comptes avec la langue : « Quand je ne parle pas, il faut croire qu’une fleur pousse. »
Source : Wallace Stevens, Luc Dellisse, Dorothée Volut. Trans|Poésie, la chronique de Didier Cahen
Image : ALAN MARSH / FIRST LIGHT / DESIGN PICS / PHOTONONSTOP