Les ateliers du Cycle national de l’IHEST sont des travaux conduits dans le cadre du cycle national sur une durée relativement courte, cinq journées, et ayant pour vocation, de conforter les dynamiques de travail collaboratif entre les auditeurs, de permettre une analyse des dynamiques d’acteurs à l’oeuvre dans les rapports science société. Cela nécessite un travail d’investigation mené avec l’aide d’un animateur et la rencontre d’un certain nombre de personnes invitées à la demande des auditeurs, en concertation avec l’animateur et d’entraîner les auditeurs à effectuer des préconisations pour éclairer la prise de décision.
les auditeurs ne sont pas spécialistes du sujet. Ils doivent, à l’issue de leurs travaux d’investigation, en effectuer une synthèse, sans prétendre ni à l’exhaustivité, ni à l’expertise. La synthèse doit en revanche dégager les principales problématiques, en choisir quelques unes à traiter, et proposer des lignes d’actions ou des pistes de solutions possibles, propres à éclairer les décideurs.
Le jour de la clôture du cycle, les auditeurs présentent leurs travaux devant un jury, rassemblé par l’IHEST. Voici le deuxième de cinq rapports d’étonnement.
LES USAGES ÉNERGÉTIQUES DES TERRES AGRICOLES :
CULTIVER L’ÉNERGIE AU XXIE SIÈCLE ?
La production d’énergie s’est considérablement accrue ces dernières années. À l’échelle mondiale, les besoins en énergie augmentent et entraînent un essor des usages énergétiques des terres agricoles. Car pour respecter les objectifs environnementaux -–pour la France la neutralité carbone à l’horizon 2050– cette production d’énergie est appelée à se verdir. Or l’agriculture française est déjà engagée dans cette voie, en produisant aujourd’hui 20 % des énergies renouvelables nationales.
Ce rapport est le résultat d’une réflexion menée par des auditeurs non spécialistes du sujet, au sein de l’Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie (IHEST). Il aborde l’enjeu des usages énergétiques des terres agricoles par le biais d’une analyse des différentes finalités de ces usages. À cette occasion, il évoque les débats autour de la concurrence des usages, notamment alimentaires ou énergétiques, les techniques ou l’économie du secteur. Au-delà, il élargit le champ sur d’autres dimensions, comme l’impact de ces usages sur la souveraineté alimentaire ou le respect de la biodiversité.
Ce rapport insiste sur la complexité des enjeux, très interdépendants, sur les controverses scientifiques concernant ces nouvelles énergies renouvelables, et sur le jeu et les intérêts des acteurs.
Il s’intéresse également à la façon dont la science et la technique sont et pourraient être mobilisées pour éclairer ces questions complexes, interagir avec les citoyens et consommateurs et proposer une aide à la décision publique. Le rapport insiste sur le besoin d’une approche systémique et interdisciplinaire, seule façon d’appréhender la complexité du sujet.
Au fil de ces questionnements, le rapport dessine la transformation de l’agriculteur en « énergieculteur » tout en s’interrogeant sur les limites que ce nouveau métier esquisse déjà et en insistant sur l’importance d’ancrer cette réflexion dans un contexte de sobriété et de résilience où la collectivité a un rôle à jouer dans la gouvernance de ces futures exploitations.