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Avant de commencer la lecture de ces lignes je voudrais vous proposer un petit exercice : pensez à l’iWatch et à ses capteurs qui permettent la mesure et l’analyse de certains de vos paramètres vitaux. Quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit ? Notez-les. Maintenant pressez délicatement votre index gauche sur l’intérieur de votre poignet droit, comme pour prendre votre pouls. De la même façon notez les mots qui décrivent la sensation que vous procure ce geste.
Numérisation et robotisation, facteurs de développement humain ?
Alors que l’électronique et l’informatique gagnent en puissance et en nuance, la communication est de plus en plus numérisée. L’interaction entre les êtres vivants changent. Mais de la même façon que la mécanisation et la robotisation ont libéré l’homme des tâches pénibles et dangereuses ; la numérisation de la communication se spécialise sinon se limite aux transactions fonctionnelles : un SMS pour informer d’un léger retard avant de se retrouver yeux dans les yeux à la terrasse d’un café.
Nous sommes en 2035 et tout s’est accéléré ! C’était prévisible, les nanotechnologies, les technologies de la communication, pour n’en citer que deux, se sont développées pour devenir hyper précises ; l’intelligence artificielle a rendu l’analyse des données fiable mais surtout pertinente. L’anticipation des risques physiologiques ou des pannes se généralise et la réparation juste à temps devient la règle, l’intervention ciblée est préférée à la prévention massive et sans discernement : fini OGM et vaccination controversés.
Notre rapport à ce qui était imprévisible et donc réputé dangereux change. Notre capacité à anticiper et réparer les défauts, ces petites surprises de la nature, nous invite à les assumer plutôt qu’à les supprimer. La diversité biologique est favorisée, parce qu’elle est facteur d’une meilleure santé bien entendu, mais au-delà parce que ses bienfaits culturels sont reconnus. Des espèces rares, oubliées ou négligées sont réintroduites. Par extension le respect des différences, l’inclusion, cohabitent avec le métissage et le brassage des populations.
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Ces changements libèrent temps et énergie pour l’éducation et le développement personnel, les échanges interculturels sont favorisés, les savoirs anciens sacralisés comme contrepouvoir d’un progrès technologique jusque-là sans limite. Adaptation de l’ambition du créateur de la bibliothèque d’Alexandrie, la connaissance est rassemblée et partagée grâce au numérique. Les fonds culturels de Paris, Cambridge ou Florence cohabitent avec ceux du Caire, de Téhéran, Mumbai ou Tokyo.
UX Design versus émotion charnelle.
Revenons maintenant sur notre petit exercice du début, je vous laisse relire les mots qui vous venaient à l’esprit alors.
Si l’iWatch me séduit par son design et son ergonomie, flatte mon intellect avec ses fonctionnalités… elle ne pourra jamais créer cette intimité et ce lien charnel qui fondent les relations entre êtres vivants ; le toucher, parmi les 5 sens pourra sans doute être modélisé, digitalisé ou robotisé, mais quel dispositif synthétique pourra reproduire cette sensation de sentir mon propre sang battre dans ces veines…
Un nouvel équilibre entre rationnel et émotionnel, priorité au vivant.
Ironie – ou preuve de mon propos – Deepsense Créé en 2018 à Paris qui développe des solutions de biométrie destinées à renforcer les algorithmes d’authentification pour confirmer que les personnes sont bel et bien réelles… va utiliser notre pouls pour s’assurer que nous ne sommes pas des robots !
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Selon moi c’est bien l’enjeu des innovations technologiques à venir : comment les capteurs de plus en plus nombreux et précis, comment l’intelligence artificielle, ou les robots seront mis au service du vivant. Un vivant divers, imprévisible, surprenant et beau. Comment les technologies de la communication favoriseront l’intensification des échanges interculturels, philosophiques, artistiques… autant de facteurs de développement et d’inclusion.
Numérisation et robotisation, algorithme et UX Design doivent être pensés dans des écosystèmes plus larges, avec pour ambition un développement plus global. Il s’agit de proposer un nouvel équilibre entre progrès rationnel et développement émotionnel, en donnant la priorité au vivant.
© Stéphane Crétel
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