Les ateliers du Cycle national de l’IHEST sont des travaux conduits dans le cadre du cycle national sur une durée relativement courte, cinq journées, et ayant pour vocation, de conforter les dynamiques de travail collaboratif entre les auditeurs, de permettre une analyse des dynamiques d’acteurs à l’oeuvre dans les rapports science société. Cela nécessite un travail d’investigation mené avec l’aide d’un animateur et la rencontre d’un certain nombre de personnes invitées à la demande des auditeurs, en concertation avec l’animateur et d’entraîner les auditeurs à effectuer des préconisations pour éclairer la prise de décision.
les auditeurs ne sont pas spécialistes du sujet. Ils doivent, à l’issue de leurs travaux d’investigation, en effectuer une synthèse, sans prétendre ni à l’exhaustivité, ni à l’expertise. La synthèse doit en revanche dégager les principales problématiques, en choisir quelques unes à traiter, et proposer des lignes d’actions ou des pistes de solutions possibles, propres à éclairer les décideurs.
Le jour de la clôture du cycle, les auditeurs présentent leurs travaux devant un jury, rassemblé par l’IHEST. Voici le deuxième de cinq rapports d’étonnement.
NOTRE CIVILISATION EST-ELLE
MENACÉE D’EFFONDREMENT ?
Sous l’effet de l’action des hommes, le climat se dérègle et met en question l’habitabilité de la Terre. L’érosion de la biodiversité menace la survie de l’humanité, les sources d’énergies fossiles s’épuisent… autant de phénomènes, scientifiquement documentés, qui constituent des risques majeurs pour l’avenir de notre civilisation thermo-industrielle à l’échelle d’une ou deux générations. Face à ces menaces, sur lesquelles alerte aujourd’hui le mouvement de la collapsologie, pourquoi une si faible action ? Quels leviers pourraient être activés pour s’engager dans une véritable et indispensable transition énergétique, écologique et sociétale ? Après avoir analysé la probabilité de faillite de notre civilisation, nous avons dans ce rapport privilégié deux axes d’actions concrètes pour esquisser les possibilités d’un futur plus durable. En premier lieu, interroger le discours dominant sur ces menaces, fondé sur la peur et sur ses effets démobilisateurs, et proposer d’activer plusieurs leviers sociétaux : la confiance, véritable carburant de l’engagement, la pédagogie nourrie de l’expertise scientifique et, enfin, l’expérimentation de solutions dans les territoires.
En second lieu, gouverner la transition vers un nouvel équilibre, en impliquant institutions et citoyens pour la co-construction d’un nouveau modèle de société désirable et équitable, en inscrivant la résilience au cœur des politiques publiques et en modifiant nos indicateurs de pilotage, notamment économiques. C’est à une révolution copernicienne qu’appellent les temps présents : la pandémie de Covid-19 a conduit la civilisation thermo-industrielle à mettre un genou à terre. Elle a aussi nourri une formidable attente sociétale qui constitue une ressource d’énergies qu’il ne faudrait pas dissiper.