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Le Position Paper « Key Challenges in Fostering the Environmental Performance of AI » proposé par les Ministères Aménagement du territoire Transition écologique suggère 5 enjeux pour faire l’IA une activité durable. Voici l’enjeux #2 : Le développement d’intelligences artificielles plus spécialisées et sobres, afin de limiter la course vers des modèles toujours plus massifs et énergivores.
Le Comptoir Prospectiviste, Christian Gatard et Olivier Parent vous proposent une réflexion prospective sur le premier enjeux (performance environnementale des technologies sous-jacentes) :
VF : Quand on observe la vie à l’échelle de la planète, l’intelligence généraliste et individuelle est loin d’être la norme. Et l’humanité, en tant qu’espèce, en est même la seule représentante. En y regardant de plus près, c’est plutôt l’intelligence collective, distribuée et partagée qui domine. On peut penser aux fourmis, aux abeilles, aux termites…
À partir des années 2025, la recherche européenne, publique comme privée, s’est engagée dans cette révolution conceptuelle. Il le fallait bien : le cadre réglementaire adopté par la Communauté européenne agissait comme une contrainte. Il s’agissait d’en faire un levier de créativité !
Ce travail a pris la forme du développement d’intelligences spécialisées fonctionnant en essaims. Ces intelligences étaient plus performantes que les intelligences étroites — le premier stade couramment admis pour les IA —, mais restaient loin d’être généralistes (et encore moins des super-IA). Ce mode de développement original a également permis d’éviter le pillage des bases de données non publiques, dont les LLM avaient un besoin croissant dans les années 2025. Pourtant, la guerre économique menée par les géants de l’IA justifiait bien des abus. Même Elon Musk, à l’été 2023, avait appelé à un ralentissement du développement des IA… pour donner à Grok, son IA, le temps de rattraper son retard. Comme on l’a dit : la fin justifie les moyens.
Les grands procès des années 2030 sur les usages abusifs de ces bases de données ont remis les pendules à l’heure. Cependant, les pionniers de l’IA avaient déjà pris de l’avance. Pendant ce temps, en Europe, les développements des IA en essaim ont finalement trouvé leurs usages dans les collectivités, les universités et les centres de recherche. Les industriels ont fini par s’intéresser à ce type d’intelligences, ne serait-ce que pour leur extrême légèreté et leur sobriété. Elles répondaient efficacement aux besoins spécifiques de fonctions particulières.
En définitive, c’est l’agilité de l’intelligence distribuée qui a fini par s’imposer, au grand dam des géants de l’IA, qui continuent à courir après le mythe de l’intelligence artificielle généraliste, l’alter ego numérique de l’humanité…
EV: A quick glimpse into a near future:
When observing life on a planetary scale, generalist and individual intelligence is far from being the norm. And humanity, as a species, is even its sole representative. On closer inspection, it is rather collective, distributed, and shared intelligence that predominates in live forms. One can think of ants, bees, termites…
From 2025 onwards, European research, both public and private, embraced this conceptual revolution. It was necessary: the regulatory framework adopted by the European Community acted as a constraint. The challenge was to turn it into a lever for creativity!
This effort took the form of developing specialized intelligences operating in swarms. These intelligences were more capable than narrow intelligences — the commonly accepted first stage of AI — but remained far from being generalist (let alone super-AI). This original approach also helped avoid the plundering of non-public databases, which LLMs increasingly relied on in the mid-2020s. However, the economic war waged by AI giants justified many excesses. Even Elon Musk, in the summer of 2023, called for a slowdown in AI development… to give his AI, Grok, time to catch up. As the saying goes: the end justifies the means.
The major lawsuits of the 2030s concerning the abusive use of these databases set the record straight. However, the pioneers of AI had already taken the lead. Meanwhile, in Europe, swarm-based AI developments eventually found applications in communities, universities, and research centers. Industrial players eventually showed interest in this type of intelligence, if only because of its extreme lightness and frugality. These systems effectively met the specific needs of particular functions.
Ultimately, it is the agility of distributed intelligence that has prevailed, much to the dismay of AI giants, who are still chasing the myth of generalist artificial intelligence — the digital alter ego of humanity…