Monnaie fiduciaire versus e-monnaie. Quelles sont les réalités qui se cachent derrière ce choc de civilisation ?
Paiement sans contact, Moneo, Clicpay, Digicash… tous ces noms font partie de notre quotidien, à la nuance près que « nous » ne concerne que des individus qui bénéficient d’un travail ou celles et ceux qui ont (encore) leur place dans la vie active électronique. Cependant, imaginez cet enchaînement : licenciement, chômage longue durée, divorce, pension alimentaire, perte de logement, perte des droits AESCIS (Agence Européenne de Soutien et de Coopération Individuelle et Sociale), clôture de compte bancaire… Si la monnaie n’existe plus que sous sa forme électronique, comment fait notre quidam pour vivre ? Pour bénéficier d’une aide d’un proche ?
Cet enchaînement dramatique, pas si éloigné de la réalité, a le mérite d’attirer notre attention sur les réelles motivations de la dématérialisation de la monnaie. Historiquement, le « kidnapping » de l’argent par les gouvernants a commencé quand la monnaie n’a plus valu son poids de métal (or, argent, cuivre…). C’est le jour où la monnaie est devenue effectivement fiduciaire, c’est-à-dire basée sur la foi en la valeur frappée sur ses faces et garantie par les gouvernements. L’étape suivante fut le billet, puis la carte de crédit, et, aujourd’hui, la monnaie électronique.
Sous les atours de la commodité électronique de cette dématérialisation qui nous est ventée, se cache une réalité bien plus concrète : ni les banques centrales, ni les banques nationales et encore moins les banques commerciales ne veulent continuer à payer le coût de la manutention de la monnaie fiduciaire. L’utilisation de robots dédiés n’y change rien.
La première victime de la monnaie électronique sera le libre accès à un compte bancaire. En effet, comment pourrait-on alimenter un compte bancaire si on perd tout contact avec la vie active électronique ? N’est-ce pas « éradiquer » du système beaucoup de laissés-pour-compte en un coup de crayon ?